L’aumône du gouvernement
Par Société des agrégés, le 17 mars 2016
On nous dit que le gouvernement va annoncer aujourd’hui la hausse du point d’indice permettant de calculer le salaire des fonctionnaires. La hausse dont on parle – de 0,5% à 1% – ne correspond pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire en passant un peu rapidement, à une augmentation du traitement des fonctionnaires de 0,5% à 1%, ce qui, on en convient, ne constituerait pas une hausse astronomique.
Selon nos calculs sur les traitements des agrégés, la hausse de 0,5% correspondrait, à quelques variations près, à une augmentation autour de 0,005 %. Pour les agrégés, qui, rappelons-le n’ont pas connu de revalorisation de traitement depuis plus de 40 ans, c’est un cadeau royal ! Selon les échelons, l’augmentation pourrait aller de 8,77 à 19,01 euros par mois (pour 0,5%) ou de 17,55 à 38,01 euros par mois (pour 1%). Pas de quoi crier “hourra !”, on est loin du treizième mois…
Dans le même temps, on rappellera que les prélèvements MGEN (sécurité sociale des enseignants) ont augmenté comme les cotisations retraites. Inflation et pression fiscale contribuent également à peser sur le pouvoir d’achat. Le seul argument avancé a consisté à dire aux professeurs que leur passage à l’échelon supérieur constitue de fait une revalorisation de traitement. Nous l’avions calculé il y a deux ans déjà : le pouvoir d’achat d’un agrégé en fin de carrière aujourd’hui équivaut à son pouvoir d’achat il y a environ huit ans, comme si sa progression de carrière n’avait servi à rien.
Plus qu’une augmentation, n’en déplaise à ceux qui trouvent qu’on paie toujours trop les fonctionnaires en général et les professeurs en particulier, c’est une aumône. En demandant une revalorisation, les agrégés demandent le respect dû à leur mérite et le maintien de leur pouvoir d’achat, ils ne demandent pas la charité !