Il faut redonner du sens au métier de professeur
Par Société des agrégés, le 27 janvier 2025
L’Assemblée générale de la Société des agrégés, réunie le 25 janvier 2025, a défini, dans un vœu adopté à l’unanimité, les priorités à mettre en œuvre pour redonner du sens au métier de professeur et y attirer les meilleurs des étudiants. En voici un résumé ; on peut aussi en consulter le texte intégral.
La Société des agrégés constate que les ministres successifs, loin de tirer des leçons de l’échec de leurs prédécesseurs, poursuivent invariablement la même politique, oubliant que la fonction première d’un professeur, la raison de son engagement est d’instruire les élèves en leur transmettant des connaissances et des méthodes, ce qui implique la réhabilitation du savoir.
La reconnaissance de cette fonction première implique que les professeurs soient recrutés par des concours exigeants qui vérifient et garantissent la maîtrise disciplinaire des candidats : on ne peut bien enseigner, à l’école, au collège et au lycée, que ce que l’on domine soi-même. En conséquence, la Société des agrégés demande instamment à Élisabeth Borne de renoncer à la réforme du recrutement, préparée par ses prédécesseurs, qu’elle s’apprête à relancer.
La Société des agrégés demande notamment que le CAPES se situe à bac + 4, après la licence, avec une année spécifique de préparation au concours, et comporte des épreuves écrites et orales disciplinaires. On ne pourra rehausser le niveau de l’enseignement qu’en rehaussant le niveau scientifique de tous les professeurs recrutés. En effet, la maîtrise de sa discipline est la première des compétences pédagogiques et la condition de toutes les autres.
La Société des agrégés souhaite vivement, pour assurer un contingent de professeurs motivés et compétents tout en levant les obstacles financiers résultant de longues études, la création de formations comparables aux instituts de préparation aux enseignements de second degré (IPES), ouvertes à tous les étudiants des universités et des classes préparatoires aux grandes écoles se destinant à l’enseignement et sélectionnés sur des épreuves disciplinaires, pour préparer les concours du CAPES et de l’agrégation en rémunérant les élèves-professeurs qui signeraient un engagement décennal.
Les professeurs sont attachés aux principes de l’école républicaine, à sa capacité de dispenser un enseignement exigeant sur tout le territoire, à son ambition de permettre à tous les élèves, quel que soit leur milieu d’origine, de tendre vers l’excellence, à sa volonté de promotion culturelle, intellectuelle et sociale de tous. On n’attirera vers l’enseignement les meilleurs des étudiants qu’en redonnant du sens à cette mission fondamentale d’instruction et d’émancipation et par une reconnaissance morale, sociale et financière du métier de professeur.
Toute autre politique serait stérile et ne pourrait que contribuer à la poursuite du déclin de l’enseignement.