Vingt ans après

Par Société des agrégés, le 30 novembre 2013

Vingt ans après

La colère des professeurs de classes préparatoires, infondée ?

Cela méritait bien une recherche approfondie dans nos archives : la SDAU conservant toutes les données sur les agrégés, nous avons pu retrouver les grilles de rémunération (traitement, heures supplémentaires, interrogations orales, primes) afin de reconstituer non pas une rémunération théorique mais une véritable rémunération de professeur au cours de sa carrière.

Retour au départ !

Un bref calcul de l’évolution du revenu en euros constants, correspondant à l’hypothèse de l’avancement de carrière le plus rapide d’un professeur de classes préparatoires[1], explique en partie les raisons du désarroi exprimé devant les mesures envisagées par le ministère.

Le professeur, dont l’évolution des revenus annuels est indiquée ici, retrouve en 2012 l’équivalent du revenu perçu en 2003, 9 ans auparavant. Les variations à la baisse que l’on peut observer sur le graphique s’expliquent par les impacts cumulés des hausses de cotisations retraite et de la fiscalité sur les salaires ainsi que la perte de pouvoir d’achat calculée par l’INSEE. Si la mesure préparée par le Ministère était mise en œuvre, son revenu serait équivalent, en 2014, à ce qu’il percevait en 1998, soit en début de carrière.

Pendant ce temps, les cadres A de la Fonction publique ont vu leur traitement augmenter, de 2000 à 2012, de près de 10% (INSEE). Notre inquiétude est toujours la même : que l’Éducation nationale se préoccupe vraiment de ses hauts potentiels. Sans quoi la fuite des cerveaux qui touche de nombreux domaines en France touchera gravement l’école.


[1] Professeur affecté en CPGE au 4e échelon, progression au grand choix (la plus rapide), chargé d’une classe de plus de 35 élèves et effectuant 4 h. supplémentaires et 4 h. d’interrogations orales. ISOE, la prime de classes préparatoires créée en 1999, cotisations retraite et différentes contributions.