Grève et manifestation du 19 mai 2015
Par Société des agrégés, le 15 mai 2015
Paris, le 15 mai 2015 – La Société des agrégés estime que la grève organisée le mardi 19 mai prochain contre la réforme du collège est fondée. Si, en tant qu’association, elle n’a pas la capacité de déposer de préavis de grève, ses adhérents, en tant que citoyens, ont la faculté de s’associer individuellement aux actions menées par les syndicats en veillant à ce que des revendications légitimes ne soient pas dévoyées.
La Société des agrégés considère que la réforme envisagée ne répond pas aux difficultés posées par le collège et soulève, au contraire, un grand nombre de problèmes.
La réforme est mauvaise dans son contenu :
- elle introduit une part d’activités interdisciplinaires au détriment de l’enseignement des disciplines qui devrait être renforcé ;
- elle supprime des dispositifs pourtant efficaces qu’il conviendrait d’étendre : classes bilangues et sections européennes, notamment ;
- elle nuit aux langues anciennes en en réduisant l’apprentissage à un EPI aux contenus flous, auquel s’ajoutera, éventuellement, un enseignement de complément, tous deux étant aléatoires puisqu’ils dépendront de la dotation horaire et du projet pédagogique de l’établissement ;
- elle met en danger les langues vivantes autres que l’anglais.
La réforme est mauvaise dans sa conception :
- elle reproduit, sous d’autres noms, des dispositifs qui ont, depuis des années, fait la preuve de leur inefficacité ;
- elle nuira, par sa trop grande complexité, à l’organisation des enseignements et à la sérénité des équipes éducatives ;
- elle introduira, sous couvert d’égal accès à toutes les options, des disparités entre les établissements et des inégalités plus grandes entre les élèves.
La réforme est mauvaise dans ses objectifs :
- elle confond égalité et égalitarisme ;
- elle ne permet pas l’évaluation objective et la remise en cause nécessaires des dispositifs ayant abouti à l’échec du collège ;
- comme les réformes précédentes, elle a surtout pour fin de dissimuler la pénurie de moyens et de rechercher une austérité peu compatible avec l’investissement nécessaire à l’avenir des élèves et des étudiants.
Pour toutes ces raisons, la Société des agrégés demande à la ministre de retirer la réforme et de considérer enfin les professeurs et leurs représentants comme des interlocuteurs dignes de son attention.
Contact presse : Blanche Lochmann, présidente – 01 46 00 39