L’agrégation dans le cyclone social
Par Société des agrégés, le 4 mars 2016
Une journée noire est annoncée dans les transports mercredi 9 mars et les candidats de plusieurs agrégations sont exposés au risque très certain d’un retard éliminatoire. Le Ministère ne veut rien savoir.
Les candidats de 12 agrégations sont convoqués pour leurs épreuves le 9 mars. Le ministère annonce que 3150 candidats sont concernés. Or, ils risquent de voir réduite à néant la préparation de plusieurs mois, parfois même de plusieurs années quand ils s’apprêtent à passer des agrégations (hébreu, chinois, russe) qui ne sont pas systématiquement ouvertes tous les ans. En effet, alors que la grève annoncée par la Ratp et la Sncf paralysera certainement les transports ferroviaires entraînant certainement bouchons et ralentissements, tout retard nuira définitivement aux candidats car les textes réglementaires interdisent l’entrée dans la salle d’examen après l’ouverture des sujets.
Aucun recours n’est possible contre la décision de refuser l’entrée de la salle aux retardataires. Il est donc tout à fait inutile de compter sur la bienveillance et la compréhension des examinateurs. C’est d’ailleurs important et ces dispositions sévères sont tout à fait justifiées : elles sont efficaces contre tout risque de fraude et garantissent le respect de l’égalité des candidats. Pour que le concours demeure inattaquable, il est important qu’il n’y ait aucun accommodement ni aucune faveur.
Que le ministère ne souhaite pas intervenir en contravention des textes, une fois l’épreuve commencée, n’est donc pas discutable. Qu’il ne veuille pas agir en amont est moins compréhensible. A la Société des agrégés demandant le report des épreuves du 9 mars, le ministère a opposé un refus crispé. Pourtant, il est déjà arrivé que des épreuves soient reportées non seulement en cas de problèmes internes au concours (retard dans la livraison des sujets…) mais aussi en cas d’événements extérieurs. En 2010, la météorologie avait ainsi contraint le ministère à reporter une épreuve du Capeps. Le cyclone social a moins de force qu’un cyclone naturel mais pour les candidats, il risque d’être tout aussi dévastateur.