Le professeur, voilà l’ennemi !

On peut le dire, le ministère de l’Éducation nationale voue une haine féroce à son propre personnel : lorsqu’il ne voit pas dans le professeur un obstacle au progrès, tout juste bon à être rééduqué (ou fiché, pour les éléments hostiles à la réforme du collège), il en fait le bouc-émissaire, le responsable de tous les maux du système éducatif, de l’échec scolaire à la violence juvénile.

La toute récente campagne contre le harcèlement est un exemple frappant de cette haine du professeur, malheureusement éprouvée et diffusée, chaque fois qu’ils le peuvent, par les plus hauts cadres de l’Éducation nationale.

Alors qu’il était possible de présenter des situations variées, le clip retenu présente un professeur tournant le dos à sa classe, parlant à ses élèves sur un ton rude et restant aveugle devant les tourments infligés à l’un d’eux. Bien pire, c’est à ce pauvre élève qu’elle s’adresse en termes secs à la fin du cours, ajoutant ainsi – involontairement ? – aux brimades infligées par ses camarades.

Ce clip, en constituant une offense aux professeurs, dessert sa cause. Comment engager les professeurs, comme tous les autres intervenants de la vie scolaire, à agir dans les établissements scolaires après les avoir ainsi pris à revers ?

Quand le ministre de l’Intérieur est présenté comme le « premier flic de France », le ministre des Affaires étrangères, comme le premier diplomate, le ministre de l’Éducation nationale, ennemi des professeurs, alimente la détestation publique…