Taper sur l’agrégation
Par Société des agrégés, le 15 novembre 2014
C’est pourquoi Le Monde, journal paléo-progressiste, vient de publier dans la droite ligne d’une célèbre série de tribunes publiées il y a plus de 40 ans, un article attaquant l’agrégation sur des critères dont il sera aisé pour chacun de constater le parti pris et la fausseté. Il serait fastidieux de tout contester, notamment les critiques portées contre les concours de 1902 et 1906 qui, en cette période de Toussaint, concernent surtout nos lauréats défunts.
En revanche, il a échappé au Monde qu’il y a quinze jours, une femme, major de l’agrégation (sciences physiques 1990) et ancienne élève de la rue d’Ulm, était sur le point, pour la première fois, d’accéder aux responsabilités suprêmes d’une entreprise du CAC 40. Cette actualité aurait permis d’illustrer l’emploi des compétences des agrégés, qui ne font aucun cas des définitions étriquées dans lesquelles on prétend les figer.
Si l’on avait consenti à interroger, par exemple, Anne Lauvergeon (sciences physiques 1981), Denis Olivennes (lettres modernes 1983), ou bien Marisol Touraine (sciences sociales 1982) ou bien encore Cédric Villani (mathématiques 1994), Jacques-Marie Bardintzeff (sciences naturelles 1977) ou enfin Esther Duflo (sciences sociales 1996) il est tout à fait vraisemblable que ces derniers n’auraient pas exprimé des jugements aussi schématiques et aussi racornis sur cette formation. Une fois encore, Le Monde a vu petit et vieux. Et, si l’on me permet, je dirais même petit, vieux et mâle…
Je dois confesser un échec, je n’ai encore jamais, malgré toutes mes tentatives, réussi à attirer un journaliste aux oraux de l’agrégation. Cela doit rappeler de mauvais souvenirs à certains d’entre eux… Même lorsqu’ils doivent écrire sur ces questions, ils ne viennent pas. C’est dommage, ces oraux sont pourtant publics, accessibles à tous, en plein Paris et pour moi qui les fréquente, je sais qu’ils donnent l’image vraie de l’agrégation : un concours plein d’avenir, rassemblant des candidats de grand talent, de grand enthousiasme et de grand savoir au profil désormais international, aux opportunités multiples en France et partout dans le monde. Agrégatifs qui me lisez, je ne me fais aucun souci pour votre carrière dans la Fonction publique ou ailleurs, en France ou ailleurs, elle sera brillante et votre talent finira toujours par être reconnu. C’est à cela que nous, Société des agrégés, nous attachons chaque jour à travailler. Et pas seulement pour nous, mais pour nos élèves et pour la France.