Au comble des fictions – Isabelle-Rachel Casta
Le 27 septembre 2017
Notre collègue, professeur émérite de l’université d’Artois, s’attache à montrer, à travers les romans de Gaston Leroux (Le Fantôme de l’Opéra, La Poupée sanglante) et d’Agatha Christie (Le Miroir se brisa, La Nuit qui ne finit pas), la richesse intertextuelle du roman policier.
« Mauvais genre » dont les écarts sont déclinés, dans le prologue, avec délice et malice, le récit policier ne retiendrait pas l’attention du lecteur s’il se résumait à la seule enquête. Né de filiations clandestines, traversé par des réminiscences, le roman policier sait revêtir, nous dit l’auteur, « l’éclat singulier d’un habit d’Arlequin aux fragments multiples ».
Notre collègue analyse tous les modes d’apparition de la grande littérature : citations, allusions et résurgences mythiques qui enrichissent les récits d’Agatha Christie et Gaston Leroux. « Littérature des confins », écrite par des « semi-clandestins », le roman policier est au cœur des paradoxes : il « exprime la quintessence du passé, la mémoire et le pouvoir des mythes, mais aussi l’effacement progressif d’une culture, la perte des richesses territoriales ou mentales ».
Par Blanche Lochmann
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Isabelle-Rachel Casta, Au comble des fictions : jeux intertextuels et récits policiers, Éditions universitaires européennes, 2016, 63 pages