Rue des rêves – Jean-Louis Gabriel

Le 27 septembre 2017

Rue des rêves – Jean-Louis Gabriel

Ce roman de notre collègue J.-L.G. Benoît, aujourd’hui connu comme médiéviste (spécialiste de Gautier de Coinci, Adgar de Londres…), s’inscrit dans la suite du précédent (Le petit chemin de Saint-Cloud, 2014), dès le titre et la belle couverture, de nouveau empruntée au romantique allemand C.D. Friedrich2. On y retrouvera le héros, Albin, poursuivant ses études philosophiques et linguistiques (beau portrait d’Henri Meschonnic), revenant un temps à l’ENS de Saint-Cloud, entamant la carrière de professeur par un cours sur Eluard…

Mais nous sommes loin des « mémoires d’un universitaire ». Le romancier ne recule pas devant l’évocation d’un monde presque entièrement disparu, celui des baraquements de tziganes portugais sédentarisés, des mines d’Alès, et l’intrigue se concentre sur les premières amours : la blonde et la brune, l’intello et la sauvage, ou Bérénice et Carmen…

Nous ne gâterons pas le dénouement, nous ne le « dépouillerons » pas (comme disent les Anglais). Qu’il suffise de dire que J.-L.G. Benoît a réussi un tour de force en créant (ou recréant) un vrai personnage de femme, rouge et or, eau et feu, singulière et universelle, loin des stéréotypes, qui reste imprimé dans la mémoire et nourrira l’imagination des lecteurs.

Par Benoît Le Roux

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Jean-Louis Gabriel Benoît, Rue des rêves, L’Harmattan, 2017, 216 pages